lundi 18 janvier 2010

Il y aura bien des bérets bleus en Haïti

La proposition française a fait mouche, ce matin à Bruxelles. Devant l'intertie et les individualismes européens qui ont caractérisé ces derniers jours, l'équipe UE a repris un peu de poil de la bête, ce matin, en prenant des décisions collectives : entre autres, le principe du déploiement de la force de gendarmerie européenne (FGE) que nous avons déjà évoqué, avec un millier d'hommes et femmes.
Ce qui laisse clairement entendre que l'UE n'a pas (plus) le moindre doute sur le risque de dégradation de la situation, en Haïti.
On ignore encore qui contribuera à cette opération, la plus importante en effectifs jamais menée par la FGE depuis sa création, à l'instigation de la ministre française de la Défense, Michèle Alliot-Marie, en novembre 2004.
La gendarmerie mobilise déjà plus d'une centaine de gendarmes sur place, mais certains (25) le sont au titre de la Minustah, d'autres pour la protection de l'Ambassade (6), le reste (Melun, Antibes et Garde Républicaine) étant des nouveaux venus, après le séisme. On sait que par principe, la gendarmerie mobile comporte des réserves d'effectifs, mais que celles-ci doivent aussi fondre, en 2010, dans le cadre de la RGPP. Alors que les fers aux feux ne manquent pas : deux escadrons sont notamment injectés dans la manoeuvre afghane, avec deux autres (Rennes, Pontivy) en train de se former et leur relève (région Est) va bientôt s'y mettre. Et qu'il faudra peut-être mettre encore un peu de charbon dans la chaudière afghane.
Bref, la gendarmerie mobile ira certainement, mais pas toute seule. Et il faudra aussi abonder le budget en conséquence, alors que la facture afghane (20 MEUR) se paie, pour l'instant, à budget constant.
La FGE compte six membres actifs (France, Espagne, Italie, Portugal, Pays-Bas, et depuis 2008, la Roumanie). Dans son cahier des charges initial figurait la capacité de réaction rapide, avec le déploiement de 800 personnels sous 30 jours. L'Etat-major de la FGE, basé à Vincenza (Italie) est limité en effectifs, mais peut être renforcé en cas de croissance opérationnelle, ce qui est le cas avec le déploiement en Afghanistan et la perspective haïtienne.