samedi 12 juin 2010

Des magistrats sous l'EMM

18 magistrats issus d'horizons très divers (juges du siège et parquetiers) ont pu assister cette semaine à un stage de découverte du ministère de la Défense. C'est l'école nationale de la mgistrature (ENM) qui choisit, sur dossier, ces magistrats, alors que c'est la direction aux affaires juridiques (DAJ) du secrétariat général de l'administration (SGA), et l'EMA qui ont confectionné leur programme.
Les magistrats ont pu découvrir des sujets concrets et très variés, allant de l'acquisition du renseignement à l'action de l'état en mer (AEM), en passant par... la Champagne (Mailly et BA112).
Côté renseignement, ce sont deux spécialistes de la DGSE et de la DRM qui sont venus éclairer les magistrats. On sait évidemment peu de choses de cette conférence, mais on peut imaginer sans peine que cela a pu permettre aux magistrats de mieux comprendre comment le renseignement reste une discipline risquée pour ceux qui l'acquièrent, et donc, le risque que fait peser sur ces capteurs ceux qui "transgressent" le secret défense. Le sujet ayant fait la une de l'actu à plusieurs reprises ces dernières semaines, je ne développerai pas plus.
Les magistrats ont également pu rencontrer un LEGAD (legal advisor), fonction méconnue et pas si nouvelle, mais mise sur les devants de la scène, en Afghanistan. Les aviateurs sont, sans surprise, de grands consommateurs, pour bien faire comprendre aux équipages les conséquences de leurs actes. Mais le rôle du LEGAD ne se limite pas à faire la piqûre de rappel sur les ROE, comme les magistrats l'ont donc bien compris.
Bref, un stage comme bien d'autres : il éclaire une communauté qui, malgré ce qu'elle peut en penser, continue à vivre sur elle-même, dans l'ombre. Ce stage est donc utile, car il permet aux magistrats de découvrir réellement le sujet : à de rares exceptions près, c'était leur premier contact approfondi avec l'armée. Mais ce stage reste manifestement trop court pour permettre à nos magistrats de faire le tour du sujet, posant et suscitant peut-être plus de questions qu'il n'apporte de réponses.